Les effets néfastes des écrans
Publié par Emily Washburn | 28 août 2023 | Famille
Selon un sondage national publié par l'hôpital pour enfants CS Mott, 67 % des parents déclarent que « la surutilisation des appareils/du temps passé devant un écran » est l'un de leurs plus grands problèmes de santé pour leurs enfants.
Comme nos collègues de Plugged In et de notre équipe parentale le soulignent régulièrement, le temps passé devant un écran est une question délicate à gérer pour de nombreuses familles. D’une part, les enfants doivent comprendre et utiliser la technologie pour naviguer dans notre monde moderne. D’un autre côté, les parents craignent que le temps passé devant un écran ait un impact négatif sur le développement et la santé mentale de leur enfant.
Certains effets du temps passé devant un écran sont faciles à comprendre et à cataloguer, comme la manière dont la lumière bleue des écrans diminue le sommeil des enfants si elle est visualisée avant d'aller se coucher. Il est important de comprendre ces effets physiques, mais une grande partie du pouvoir des écrans réside dans la manière dont ils construisent notre société.
Les écrans, quel que soit le contenu qu'ils diffusent, peuvent apprendre aux enfants à valoriser le superficiel et à désirer l'immédiat. Les parents ne peuvent combattre ces messages que s'ils comprennent comment ils sont transmis à travers notre culture saturée de technologie.
Voici quelques éléments que les parents devraient considérer pour surveiller le temps d'écran de vos enfants :
Le divertissement est roi
Les écrans peuvent apprendre aux gens à valoriser le divertissement avant tout.
En 1985, le célèbre critique culturel et universitaire Neil Postman a publié son livre Amusing Ourselves to Death analysant l'effet de la télévision sur la société américaine.
Différents types de médias, comme les journaux, la télévision ou la radio, sont efficaces pour communiquer certains contenus et pas d'autres, explique Postman : vous n'utiliseriez pas de signaux de fumée pour enseigner la philosophie, par exemple. La télévision et les autres médias basés sur l'image sont ceux qui communiquent le mieux le divertissement, de sorte que tout ce qu'ils diffusent, des films aux journaux télévisés, est conçu pour être avant tout amusant.
Alors que la télévision est devenue un élément essentiel des foyers américains à la fin du XXe siècle, les gens ont commencé à avoir soif de divertissement dans tous les aspects de leur vie. Les industries se sont adaptées en conséquence : les entreprises ont investi dans des publicités accrocheuses, les présentateurs ont rapporté catastrophe après catastrophe à 30 secondes d'intervalle et l'apparence physique des politiciens a commencé à affecter les élections.
Postman a écrit son livre dans les années 1980, mais les gens apprécient plus que jamais le divertissement. Nicholas Carr, auteur du livre primé The Shallows: What the Internet is Doing To Our Brains, explique que les écrans entraînent notre cerveau à s'attendre à de nouveaux contenus intéressants à des vitesses supersoniques.
Les chrétiens, par définition, valorisent Christ par-dessus tout et mesurent leur vie en fonction de ce qui l’honore. Donner la priorité au divertissement place notre propre plaisir au-dessus du Christ.
Nous ne réalisons peut-être pas que le divertissement occupe une telle place de pouvoir dans nos vies. Les enfants qui ont grandi avec les écrans ne connaissent rien d’autre que la gratification instantanée qu’offre la technologie.
C'est aux parents de modéliser des valeurs bibliques qui subvertissent, comme l'humilité, le travail acharné et la paix, et de souligner que Dieu a un objectif plus profond et plus significatif pour la vie de chaque enfant que le simple fait de s'amuser.
Les écrans créent une dépendance
Les écrans exercent une influence si puissante sur nos systèmes de valeurs et notre culture parce qu’ils créent une dépendance.
Les Américains ont passé en moyenne neuf heures et quarante-cinq minutes par jour devant un téléviseur, un ordinateur ou un téléphone en 2020, selon une enquête nationale citée dans The Shallows, soit une hausse de plus d'une heure et demie par rapport à 2015. Carr attribue cette utilisation accrue aux smartphones, citant une étude de 2015 selon laquelle les gens les utilisent en moyenne cinq heures par jour.
Les gens passent beaucoup de temps sur les smartphones parce que c'est « la chose la plus intéressante au monde », explique Carr. Chaque jour, notre cerveau filtre à travers un barrage de stimuli, privilégiant « le nouveau ou l’inattendu, [le] agréable ou autrement gratifiant, [le] pertinent sur le plan personnel et [le] engageant émotionnellement ».
Le smartphone nous offre les quatre.
Il n'est donc pas surprenant que Carr cite plusieurs études montrant que la simple présence d'un smartphone – même éteint dans une poche ou posé sur un bureau – réduit considérablement les performances sociales et scolaires des gens.